30 août 2021

La Randonneuse (suite 3 et fin )


 Comme souvent dans ces cas là, beaucoup de silences entrecoupaient quelques banalités comme la météo, etc... Et sans doute à cause de quelques apéritifs "rosé", et aussi un partage d'une bouteille de Bordeaux, les langues se déliaient.

On apprenait qu'elle suivait en fin de compte,  le GR 65. Elle ne comptait pas rejoindre St Jacques de Compostelle, non, loin de là. Elle s'arrêterait dans les Pyrénées, à Saint Jean -Pied-de Port. Du moins si sa santé le permettrait, avec les petits pépins qu'elle subissait à ce moment là. Elle ne le faisait pas du tout comme un pélerinage, comme on pourrait le croire. Non, c'était une sorte de défi. Elle avait subi quelques déboires amoureux et familiaux, et elle voulait se vider la tête, comme elle disait.

De parts et d'autres du camping, on pouvait voir quelques mini regroupements de randonneurs. Des rires et conversations animées retentissaient auprès de quelques lampions qui s'allumaient ça et là, éclairant la douce nuit qui faisait, petit à petit, son apparition.

Nous n'étions pas les seuls apparemment à arroser notre repas. Le bruit des bouchons de liège se faisait entendre de temps en temps.

Elle nous racontait qu'elle avait besoin de faire une halte, ressentant une énorme fatigue et un corps usé.

Nous étions admiratifs et qualifiaient cette randonnée de véritable exploit. On serait incapable d'en faire autant.

Julia lui demandait si ce n'était pas dangereux pour une belle femme comme elle de traverser ainsi le pays. Elle lui répondait que pour l'instant rien de tel ne lui avait traversé la tête et que rien, non plus, ne présageait de telles pensées.

A ma grande surprise, Julia lui proposait de s'allonger sur un vrai matelas, épais de 10 centimètres, celui de notre vieux fourgon. Ça serait réparateur selon elle. J'ajoutais que Julia était une experte des massages, ayant suivi une formation de kinésithérapeute, quand elle était jeune. Et d'ailleurs, elle ne se déplaçait jamais sans son huile essentielle.

Nathalie refusait catégoriquement cette invitation.

- Non, vous avez déjà partagé votre repas. Ça serait abusé. D'ailleurs, je vais aller me coucher. Je vous remercie beaucoup. Vous êtes un couple fort sympathique.

Sur ce, elle se levait et au moment de quitter sa chaise de toile, elle eut une grimace en mettant ses mains sur ses reins. Elle était pratiquement bloquée.

Julia prit la parole.

- Vois-tu , (on avait commencé à se tutoyer), Camille (on savait aussi son prénom), tu ne peux rester comme ça. Si tu continue à dormir dans cette tente, tu vas aggraver tes courbatures. J'espère, tout simplement, que ce n'est pas une sciatique.

- Bon, je vous laisse entre femmes, je débarrasse et je vais faire la vaisselle. La nuit étoilée commence à tomber.

A mon retour, chargé de ma bassine à vaisselle, la table avait été désertée par les deux femmes. Je m'approchais du Van aménagé, dont la porte était restée entrouverte.

Je me risquais et voyait Camille allongée sur le ventre, son long tee-shirt qui lui servait de chemise de nuit, relevé, assez haut sur ses cuisses. Julia, au bout du lit lui massait les pieds. Ça sentait bon l'huile essentielle, aux fortes teneurs de lavande. Puis ses mains remontait sur les mollets douloureux de notre randonneuse.

Les biens-faits du massage commençaient à se  faire sentir. Camille laissait échapper quelques gémissements, entrecoupés de "Oh, oui, ça fait du bien."

Une certaine complicité avait l'air de s'être installée entre les deux femmes. Comment pouvait-il être autrement, ça devenait très intime, et ce, dans un court laps de temps.

Je vis ensuite Julia monter sur le matelas et s'installer à califourchon sur les jambes de Camille. Ses mains continuaient leur massage réparateur, sur le haut des cuisses. Elle rajoutait de temps en temps de l'huile.

La chemise de nuit remontait encore plus haut, puisqu'elle était, maintenant au niveau des omoplates. Les mains de Julia glissaient sur les reins très sensibles de notre invitée. Ma compagne partait des hanches jusqu'au milieu du dos.

Les gémissements s'amplifiaient.

Julia s'affala sur le côté près du corps, devenu luisant, de Camille. Puis elle continua à parcourir le dos tout entier, partant du haut du cou, prolongeant au creux des reins, en prenant plus de temps.

Je remarquais que plus ça allait, plus les mains de Julia progressaient sur le haut des fesses.



Camille appréciait de plus en plus.

Je décidais de m'installer dans le dos de Julia qui eut un sourire et un regard complice envers moi.

La pénombre s'était installée dans le fourgon. Mais elle ne m'empêchait pas d'apercevoir les doigts de ma chérie disparaître de temps en temps sous l'élastique de la culotte de Camille qui commençait à onduler légèrement son corps. Mais l'audace de Julia ne s'arrêtait pas là. Ses doigts disparaissaient plus précisément sous le tissu blanc au niveau de l'entre-jambes de notre invitée qui écartait davantage les cuisses. Et ils entamaient un mouvement qui ne laissait planer aucun doute. Julia avait commencé un tout autre massage. Elle masturbait Camille qui ondulait de plus en plus son corps. Ses reins avaient l'air d'aller mieux.



C'est ce moment que je choisis pour écarter, à mon tour, de mes doigts, l'élastique de la culotte de Julia. D'un léger coup de rein, j'entamais une pénétration. Son intimité était très humide, facilitant ma progression.

Au bout d'un moment nos gestes se renforçaient. Comme s'il y avait une communion entre nous, les doigts de Julia dans l'intimité de Camille, s'accéléraient, mes va-et-vient, également. On était en parfaite harmonie.

Les gémissements, mêlés à des soupirs de bien-être, emplissaient l'habitacle. En espérant qu'ils n'affolaient pas tout le camping.

Je soupçonnait Camille d'avoir vu ma présence dans le dos de Julia et de savoir ce que j'y faisais. Elle n'arrêtait pas ses mouvements pourtant. Son excitation était à un degré de non retour.

Un orgasme la traversa. Son corps tout entier se contractait. Les doigts de Julia, au fond d'elle,  s' immobilisaient avant que cette dernière rejoigne sa nouvelle amie au septième ciel, suivie de ma jouissance.



Au bout d'un moment, nos corps s'affalaient, repus, sur le matelas épais. On reprenait, petit à petit, notre souffle.

Camille s'excusa :

- Je suis désolée. Je me suis laissée aller. La honte. On se connaît à peine.

On la réconfortait en lui disant, que tout le plaisir était pour nous, et qu'elle en avait sûrement besoin, à commencer par ce massage réparateur, et surtout de cette "chaleur humaine."

La nuit avait ensuite été calme, Camille appréciant sûrement un bon matelas.

Le lendemain avant qu'on se quitte et que nous échangions nos mails, on lui faisait promettre qu'elle achète une autre tente, juste le modèle au-dessus, pour qu'elle puisse s'allonger de tout son long. Au point de vue de poids, ça ne changeait pas grand chose.

Elle nous le promettait en nous informant, que tout le long du GR, il y avait des boutiques "spéciales" randonneurs et qu'elle se rendrait dans la prochaine pour acheter une tente plus adaptée.

Elle nous avouait aussi qu'une randonneuse, à quelques emplacements de là, lui avait proposé de faire la route ensemble, leur destination étant la même.

Elle avait refusé dans un premier temps, mais elle pensait, maintenant accepter. Ça serait plus sage, avait-elle dit.

- Bien sûr, lui avons-nous répondu tous les deux, en pensant fortement, que "sage" ,ce n'était pas si sûr que ça.



6 commentaires:

  1. Cette histoire est très "morale". C'est l'histoire d'une bonne action! Merci Gil.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ravi que tu le prennes comme ça, Marianne.
      Surtout qu'il y a beaucoup de vérité dans cette histoire de cet été.
      Le dénouement est un peu romancé, fantasmé, c'est sûr. Mais il y a bien eu massage (sage) pour cette randonneuse par ma compagne, qui semblait être démotivée par la difficulté qu'elle s'était fixée.
      Tu as lu "Mes amantes", et comme dans ce texte, je l'ai observée à notre table, et commencé à fantasmer en regardant ses yeux, son visage et ses expressions, ses lèvres, ses seins, ses mains, ses jambes...mais tout ça en silence et en parfait respect de la personne.
      Je ne sais pas si ça t'es déjà arrivé, Marianne, en regardant une inconnue, mais en regardant une personne qui te séduit, et que tu sais que ça n'ira pas plus loin, de faire vagabonder ton esprit...il y a quelque chose d'excitant...c'est ce que je raconte dans ce texte.
      Si tu ne l'as pas fait, essaie...

      Supprimer
    2. C'est une très belle rencontre, et effectivement l'excitation vagabonde et fantasmée est aussi très excitante, parfois davantage que le passage à l'acte!

      Supprimer
    3. C'est vrai Marianne. Le fantasme nous transporte vers de bien beaux désirs qui vont dans notre sens et peuvent accompagner une masturbation, ou même plus si on le partage avec sa compagne. Ça a été le cas cette fois, et l'excitation de notre couple en a été décuplée.

      Supprimer
  2. Je préfère ce tourisme de massage que celui de masse !
    Cela me rappelle une scène que j'ai vue sur une plage espagnole. Une jolie vacancière juste "vêtue" d'un petit string s'était offert un massage sous un barnum par un bel homme qui enduisait son corps quasi-nu d'huile (essentielle ?). En observant la scène, je me disais que certains avaient un beau métier. Moi, je le ferais gratuitement...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Tu as raison Phil. Et les espagnols ont de bonnes idées. Cette pratique je l'ai connue aussi en Asie, c'est fréquent chez eux, et là, ce sont des femmes qui le proposent au bord des plages bordées par la mer de Chine. Ça fait rêver. Je ne sais pas qu'est ce qu'on attend en France.

      Supprimer

Ça plane pour moi.

C'est ton sourire qui m'a accueilli, en premier. Tu es assise en face de moi, jambes croisées, jupe bien relevée. Nous dégustons ens...