09 mars 2021

Mettons de la couleur.

J'ai écrit ce texte, toujours avec amusement, il y a quelques années. Je trouve qu'il crée "une sorte de remède" à la....pénurie des voyages, en cette période de crise sanitaire.
Evidemment, comme dans la plupart de mes récits, il faut le prendre au second degré.
J'imagine des "âmes bricoleuses" foncer dans les magasins de peinture...

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-A ce soir, chérie.

-A ce soir mon amour.

Valérie, qui venait de dire Au revoir à son mari qui partait au bureau, n'avait qu'une idée en tête. Puisque la couleur extérieure, était définitivement figée sur le gris, elle allait mettre de la couleur dans son intérieur.

Direction grande surface de bricolage, elle ressortit, sur les conseils d'un vendeur qui avait réussit à l'amadouer et à la charmer, avec un caddie, plein de pots de peinture, de pinceaux, de rouleaux, de bâches.

Les toiles en plastique transparent, étalées sur le sol, l'escabeau positionné face au mur, elle attaquait, seulement vêtue de la salopette à bretelles de son homme, bien  trop grande pour elle.

Le soir, les murs étaient joliment colorés. Du vert, du jaune, du bleu, du rouge. L'appartement était devenu lumineux. Le vert pour la nature, le jaune pour le soleil, le bleu pour le ciel, le rouge pour le coucher de soleil. Vanessa avait presque fini.

Quand son homme ouvrit la porte, son attaché-case tomba à terre, sa salive se fit dure à avaler, bref un étonnement hors norme. 

-Ca te plait? Puisqu'on ne peut pas bouger, mettons du soleil dans notre vie.

Lui qui était si à cheval sur la propreté, sur les murs blancs, pointilleux comme pas deux, sur le rangement, genre chaque chose à sa place, était servi par le spectacle imprévu de sa femme parmi un chantier pas possible. En une journée, elle avait réussi à mettre un coup de pied dans ce tas de principes.

Perchée sur ses marches métalliques, elle continua:

J'ai presque fini, chéri. Je ramasserai.

L'homme, la surprise passée, analysait la scène. Finalement, elle avait raison, de mettre un peu de couleurs dans sa vie. Ses yeux finirent par s'installer et suivre cette goutte de peinture jaune. De la main de son épouse, elle prenait un chemin, comparable aux méandres d'un ruisseau, le long du bras nu, haut tendu. La salopette bleue bien trop grande laissait apercevoir un sein. Et c'est cette courbe que suivit la goutte de peinture, avant de disparaitre à l'intérieur du vêtement. Il n'avait pas remarqué, encore, que les épaules de sa femme étaient bariolées de ces couleurs vives. Chaque bout de peau dénudée avait le droit à une empreinte teintée de rouge, de vert, de jaune ou de bleu.

Ses yeux suivirent une nouvelle fois, le chemin sinueux d'une autre goutte. La peinture léchait la peau de sa femme, avec une lenteur érotique. Avant de disparaitre une nouvelle fois, elle poussa le vice, jusqu'à se suspendre à son téton brun durci.

Son homme avait chaud. Il desserra sa cravate qu'il fit voltiger au-dessus de sa tête. Les boutons de la chemise blanche aussi. Le pantalon suivit les autres vêtements. C'est entièrement nu qu'il s'approchait de sa femme. Sa queue était droite comme "I". Le spectacle de la goutte sur sa femme avait fini par l'exciter.

-Mais qu'est ce que tu fais? Tu viens me donner un coup de mains?

-Un coup de mains…. oui, c'est ça.

En guise d'aide, il se positionna derrière elle, monta une ou deux marches, et ses mains plongèrent sous la salopette, au niveau de la poitrine. Ses doigts collaient, glissaient sur les formes généreuses de l'apprentie peintre. Les bretelles sautèrent. Le pot chavira par terre. La femme cambra les reins quand le vêtement de travail glissa à ses pieds. La peinture avait laissé des trainées dignes d'un arc-en-ciel, jusqu'aux rondeurs de ses fesses. Son homme les palpa, les malaxa, les écarta.

Il prit sa femme par les hanches et la déposa à terre. Les deux corps emmêlés, étaient maintenant aussi, peinturlurés l'un que l'autre.

-Viens, mets-moi ton pinceau, mon chéri.

Les coups de reins furent violents. Les cris aussi. La bâche plastique ne ressemblait plus qu'à un chantier coloré, où deux corps se faisaient l'amour.

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13 commentaires:

  1. Très bon, et exaltant, de sublimer et voir sublimé le corps avec tels artifices! Cela fait penser au body-painting très en vogue à une époque, celle du New-Age entre autres, mais qui existe depuis l'origine humaine quoi qu'il en soit.

    Ton histoire m'a rappelé le film -série "Dexter" par le fait des "bâches" et du soin apporté par l'agent Dexter à la propreté et au soin du travail "bien fait" comme le préconisent généralement les parents!!!


    J'ai retrouvé ici:https://photos.app.goo.gl/gs4MoeWPdbAkHPgN6 quelques images dans cet esprit là de jouer du pinceau. Des images nous avaient inspiré avec une Belle Reine et un certain Fil avec qui nous avons réalisé un projet photographique sur une Belle et célèbre Plage Bretonésique, Par précaution sanitaire pour la Belle Vénus nous avons eu recours à de délicieuses argiles colorées pour enduire rondeurs, courbes et plénitudes de la Belle en nudité originelle.

    À éviter quand même les peintures apposées sur le corps telles que celles évoquées dans ton article, rien de mieux pour finir à l'hosto et pour se bouziller la peau et l'organisme de manière irrémédiable et irréversible...

    Ce genre d'acte intime dans ton histoire rappelle celui d'artistes emblématiques comme Yayoi Kusama de nombreuses fois interrompue par les Forces de l'Ordre et le pouvoir politique dans ses interventions urbaines pacifiques: https://youtu.be/Fb2P8DwbxTM?t=900 mais on pense aussi au plus célèbre Jackson Pollock, à Gina Pane, à la sulfureuse Orlan ou à l'americain Burder... qui ont utilisé et utilisent leurs corps pour exprimer artistiquement le Chant du Corps et de la Vie. C'est généralement et souvent dérangeant, loin de ce que tu évoques dans ton récit et de ce que je rapporte de l'histoire de la plage Bretonnante...

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  2. Oui, ça fait penser au body-painting, qui sera d'ailleurs mon prochain sujet.
    Bien sûr que mettre des messages ou autres ne date pas d'aujourd'hui. Comme tu dis depuis l'origine humaine. Et c'est très pratiqué encore de nos jours, sous d'autres formes comme les tatouages, partout dans le monde, et j'ai pu en voir de nombreux et impressionnants chez le Pacifique, chez les Maoris, par exemple.
    J'ai regardé ton premier lien. Je l'ai aimé.
    Pour les autres, en fin de commentaire, je vais aller voir sur le net, car je ne les connais pas...encore.

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    1. Concernant ce souvenir commun avec Henri et la Belle sur une plage bretonne, c'est (en partie) ici:
      https://filimages.com/2019/06/22/charme-naturelle-9/

      Et si tu fouilles un peu, tu pourras voir l'artiste peintre Henri (himself !) en pleine création avec le pinceau à la main (je parle de l'outil avec les poils au bout).
      Un souvenir très sympathique...

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    2. Oui, je me souviens de cette belle collaboration à trois, sur cette plage bretonne (Erquy, il me semble) et la représentation de la femme libérée pour Louka.
      Et donc, tout le talent de notre ami qui a dû se régaler pour dessiner sur le joli corps. Les rondeurs des seins en particulier.
      Je crois que ça fait partie d'un d'un bon souvenir pour vous trois, ce shooting.

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    3. Effectivement une fort belle journée à la plage qui avait commencé très tôt, pour explorer au mieux la marée (sic) et qui s'est terminée au coucher de soleil resplendissant, la Reine Rayonnante nue sous son manteau, encore couverte des teintes apposées sur sa chair et sa peau. Tout cela avait été très rôtissoire et sensuel et nous avons quand même fait tous les trois une longue pause après d'un oratoire dédié à la Vierge pour demander la rémission de tous nos pêchés, pour expier l'ensemble des actes cokins et des pensées cochonnes et nous nettoyer de toussa à l'eau d'une Source miraculeuse...
      Avec Louka, nous étions venus tous deux au printemps pour faire des repérages et des essais(sic) sur un long week-end et nous avions même dormi sur place au cœur des roches volcaniques que l'on peut voir sur les photos. Ce fut là aussi un séjour brulant d'expériences colorées sur ce Magnifique et Fantastique site qui est aussi une plage naturiste très peu fréquentée hors saison...

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  3. Pour moi, la peinture sur femme peut créer de beaux effets esthétiques, mais je ne trouve pas que le résultat soit particulièrement érotique. Ce n'est d'ailleurs, peut-être pas, le but recherché. Ce qui est sûr, c'est que c'est amusant et excitant à réaliser entre filles, mais il faut impérativement utiliser une peinture spéciale pour la peau. Surtout ne pas étaler celle que l'on met sur les murs!

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    1. Je suis d'accord avec toi, Marianne. Ce n'est pas très érotique et s'avérer dangereux, même pour la santé.
      Mon idée, ici, était, uniquement, de mettre de la couleur dans la vie. Ce support de femme nue et de peinture n'est qu'une image, pour mon blog.
      Il fallait trouver quelque chose qui allie les deux.

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    2. Pour mettre de la couleur, ça met de la couleur, et c'est très bien. Ça fait de belles photos!

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  4. En lisant ton article du 11 mars 2021, j'avais songé à l'argile, et l'idée d'enduire de corps d'argile avant de le peindre me semble astucieuse.

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    1. Et, oui, c'est vrai, belle idée que tu as là.
      C'est toi qui enduiras le corps du modèle ?

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    2. Je confirme! Le choix des couleurs dans les argiles naturelles est assez large pour comp-oser différentes palettes sur un corps féminin, comme nous avons pu le concevoir et le réaliser dans le projet photo réalisé avec Phil... https://filimages.com/2019/09/07/shooting-louka-le-making-of/ Sur un visage par exemple, c'est vraiment comme renouer avec des peintures tribales et sauvages !!! Étonnant!

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  5. En voyageant, j'ai croisé ces Dames et leurs corps bariolés...: https://photos.app.goo.gl/bCi8s1jhE8ouxC3GA J'ai eu des pensées pour ton article et toi,

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    1. La première, j'aime bien. La bleue aussi. Par contre, celle de l'œil, oups...ça fait ma partout...

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Ça plane pour moi.

C'est ton sourire qui m'a accueilli, en premier. Tu es assise en face de moi, jambes croisées, jupe bien relevée. Nous dégustons ens...