03 février 2021

Pénétrer son modèle.



Ce bout de phrase surprenant me vient d'une amie qui a pratiqué la sculpture,
et m'a donné l'idée d'en faire un billet.
Et oui, tout artiste qui a devant lui un modèle qu'il devra représenter,
veut profondément entrer dans la personnalité et la beauté du sujet qu'il a, en face de lui.
C'est tout à fait légitime, quand on est passionné.
Et que ce soit,
en façonnant une terre d'argile, 
en peignant une toile, 
en photographiant, 
en dessinant... 

Il doit le pénétrer extérieurement en l'observant et intérieurement par son âme.
L'inspiration nait de tout ce que le modèle dégage.
Après l'analyse visuelle, l'esprit de l'artiste doit transmettre à ses mains tout son talent, son génie,
pour réaliser son œuvre et en tirer le meilleur de ses perceptions.
.
Il en tombe sûrement amoureux, le temps d'une réalisation.
Bien sûr, tout en silence.
On ne photographie pas, par exemple, un paysage qu'on n'aime pas.

Et le modèle me direz-vous ? Est-il seulement passif ?
Donne-t-il son avis ? Sent-il toute sa beauté valorisée par l'œuvre ?
Se sent-il bien croqué par l'artiste ?
Là aussi, il y a sûrement une complicité qui doit s'installer.

J'ai des amis et amies artistes, qui je pense passeront commenter.
Leurs avis me sont toujours précieux.
Par contre s'ils connaissent des modèles qui veulent échanger sur ce billet.
Qu'ils n'hésitent pas.

* Je ne suis pas moi même artiste, et encore moins modèle,
alors, soyez indulgent sur mon exposé.









23 commentaires:

  1. Jean-Luc Godard a dit : "Quand on photographie un visage, on photographie l’âme qui est derrière".
    Ceci dit, je pense que retranscrire la plastique ou le caractère d'un modèle ne ce fait pas de la même manière en photographie qu'en sculpture ou peinture. Le rapport au temps est très différent. En sculpture, le modèle est immobile pendant des heures. En photo, le modèle prend la pose quelques secondes, ou pas.
    Mais au final, le modèle est très content(e) d'avoir l'interprétation de son image en 3D (sculpture) ou 2D (peinture, photo).
    On trouve sur le web quelques impressions livrées par des modèles sur leurs expériences vécues. Comme tu le sais, j'ai aussi publié quelques textes de mes modèles qui ont souhaité s'exprimer. J'aime bien leur donner la parole en complément des images du shooting.
    Bonne soirée à toi, Gil.

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    1. Merci Phil, pour ton analyse en grand amateur, voire professionnel, et artiste en photographie.
      Je suis ton talent depuis quelques temps et je te sais très passionné et tes commentaires sont très intéressants.
      J'ai vu tes shootings et les commentaires de tes modèles. J'en ai peut-être manqués. Je vais refouiller ton blog qui est merveilleux car je suis aussi passionné mais en tant que spectateur.
      Connais-tu quelques liens sur des commentaires de modèles.
      Je suis "friand" de découvrir les avis des deux côtés.
      Merci, encore, pour ton com Phil. J'en note le contenu des plus instructifs..

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    2. Je rajoute que c'est vrai, on e doit pas avoir les mêmes ressentis selon sa spécialité.
      Par exemple, le fait de modeler l'argile en passant ses mains, ses doigts sur les formes qui représente le modèle doit être différent que d'appuyer sur un déclencheur.
      Quoique je pense, qu'il doit y avoir contact aussi en dirigeant une séance poses en photographie. Je dis ça sans arrières pensées.

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    3. Normalement, le photographe ne doit pas toucher le modèle. La direction ne se fait qu'à la voix et/ou en mimant la pose que l'on souhaite. Ceci dit, il y a des situations où l'on n'a pas le choix, comme par exemple s'il faut l'aider à grimper sur quelque-chose en toute sécurité (rocher, arbre, meuble...). Et il faut ensuite la faire redescendre. Mais il faut toujours demander son accord.
      L'autre exception, c'est quand on se connait bien et qu'il n'y a pas de risque de malentendu. Mais il ne faut pas abuser de la situation. Le contact reste exceptionnel.

      Si tu veux voir tous les articles qui contiennent des commentaires de modèles ou qui dévoilent les coulisses des shootings, cliques sur le mot "Making-of", dans le nuage de tags situé dans la colonne de droite de mon site. A ce jour, il y a 8 articles.
      Bien sûr, je ne compte pas les autres articles où le modèle répondait elle-même aux commentaires et questions des visiteurs. Shanna, Louka et Manon se sont prêtées au jeu.

      Merci pour tes compliments qui me vont droit au cœur, Gil.

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    4. Mais c'est toi que je remercie Phil.
      Pour ton blog, il est réussi : photos, agencement, contenu très varié, ton professionnalisme et l'homme que j'apprécie ... et je souhaite que tu pourras reprendre très vite ta passion. Cette crise est un véritable fléau dans tous les domaines.
      Et merci encore, pour ces nouvelles précisions.
      Non, non, on n'est pas à la remise des césars ou oscars. C'est sincère, c'est tout.

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  2. Oui, la pénétration est sûrement la capacité à aller au-delà des apparences, pour voir ce qu'il y a derrière et qu'on ne voit pas. C'est sûrement le propre du génie d'en être capable. Le problème est que ce n'est pas facile à réaliser, et qu'il n'y a pas de recettes définitives. La manière de le faire est peut-être ce que l'on appelle le style de l'artiste, qui le rend reconnaissable.
    bise et bonne soirée.

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    1. Oui, ce n'est pas facile puisqu'en général on ne connait le modèle que dans les directives des poses.
      On ne le connait pas dans la vie de tous les jours, donc il doit avoir une part d'ombre dans sa personnalité.
      On peut traduire sa beauté et son caractère qu'il dégage (le modèle) que par ses expressions, ses gestes, et peut-être par des échanges d'avis sur telle ou telle pose.
      Mais je ne suis pas du métier, je ne fais qu'imaginer.
      Au fait, fais-tu des photos de tes belles ? Des photos personnelles, bien sûr ?
      Merci de ton passage Marianne.
      Bise.

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  3. Je ne connais pas les difficultés de création d'un sculpteur, d'un photographe ou d'un cinéaste. Je commence à appréhender celles d'un écrivain (ou plutôt d'une écrivaine). C'est sûrement très différent, l'écrivain n'est pas directement aux prises avec la matière.
    Bien sûr, nous faisons des photos de nous.
    Bise.

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    1. Et je peux te certifier que tu as un véritable talent d'écrivaine.
      En plus c'est de l'autobiographie que je qualifie de tous les jours. Merci, au passage, de partager ce Journal Intime.
      Tes personnages ne sont pas imaginaires, tu y entres parfaitement et naturellement, si j'ose dire...
      Tu dois avoir un magnifique Album photos.
      Continues pour tout ça, ma Belle.

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  4. Tu as bien esquissé ce que ressent l'artiste. Il est souvent conseillé pour mieux voir de se connecter au cerveau non conceptuel ( cerveau droit pour beaucoup : un signe est la difficulté à parler ). Le temps est aboli. J'ai toujours senti le frémissement ou la gêne d'un modèle qui devine ce qui est en cours de sculpture. Pour amuser tes lecteurs, quand une femme hésite à représenter tel qu'elle le voit le sexe d'un modèle masculin, elle peut provoquer des réactions physiques, une gêne, un fou rire. Je n'ai pas compris les sculptrices qui avaient un problème sur ce point. Les modèles viennent voir les oeuvres entre les heures de poses (il y a des pauses brèves ) mais je crois que leur vision à distance est différente. Oui, l'argile se pénètre comme le regard pénètre mais ceci dans un infini respect. Une femme modèle m'a parlé d'une sculptrice aveugle qui venait la toucher délicatement pour sculpter. La sculpture suppose un sens de l'équilibre un peu architectural, soit si nous reprenons le modèle avec une chaise, l'idéal est de sculpter la chaise au départ sans l'évider comme ceci se fait pour tous les socles et de planter des barres de fer pour la tenue du corps, les barres pouvant s'enlever quand l'argile commence à sécher.

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    1. Je commence par te remercier Elisabeth, d'être venue, par ton commentaire, envoyer ton avis très personnel et professionnel sur ce sujet.
      En plus, par ton expérience, tu décris quelques anecdotes très précieuses, intéressantes et croustillantes, comme la gêne de ce modèle homme, et aussi de cette sculptrice aveugle, autorisée par les circonstances, à palper son modèle. C'est tout à fait extravagant. Mais les personnes à qui manquent un sens, développent des talents hors du commun.
      Et je ne m'étonne pas non plus, de voir les modèles jeter un coup d'œil, sur l'œuvre de l'artiste, pour voir comment celui ou celle qui la représente, la façonne voit la manière dont elle est croquée.
      As-tu eu quelques frissons quand tu modelais un sein, des fesses, des hanches?...des détails bien précis qui font la beauté des corps féminins.(et peut-être à en troubler le modèle, comme tu le décris plus haut.)
      Oui, Elisabeth, c'est bien toi qui m'a inspiré pour écrire cet article.
      Je désespérais de ne pas te voir.
      Bise à toi.

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  5. J'ai éprouvé de l'amour, une communion intime avec la plupart des modèles, cherchant en fait à pénétrer leurs coeurs, leurs êtres profonds. Je t'avais dit avoir eu des difficultés avec une exhibitionniste : je tournais trop vite sa sellette tellement elle m'énervait en bougeant tout le temps. Des collègues de l'atelier m'ont demandé de faire attention et j'ai ralenti, devenant plus douce. J'avais souvent pour voisine une jeune femme bardée de diplômes ( normales sups, doctorat, médecine ) très sensible mais n'osant pas, au début, exprimer ce qu'elle sentait alors que je percevais ce qu'elle éprouvait " continue comme tu le sens : oui, elle est exhibitionniste ". Elle avait peur de porter un jugement et je lui ai fait comprendre que ce qu'elle éprouvait était un constat. Par la suite, sa sculpture fut de plus en plus intuitive avec un talent certain.

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    1. Je suppose que c'était en cours des Beaux Arts.
      Tu n'as pas continué dans cette direction.
      Pourquoi ?
      As-tu gardé contact avec ces élèves ?
      Avec les modèles, ça m'étonnerait.

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  6. Il s'agissait des cours de L'ADAC ( ville de Paris ). Il y avait un certain prix à payer, puis j'ai eu une fracture de l'épaule droite qui a été opérée et actuellement, j'ai une lésion non encore détectée. J'ai gardé quelques contacts avec certains élèves. Cela aurait pu être possible avec des modèles si j'avais eu leurs coordonnées. L'un d'elles était peintre et exposait. Il y avait des danseuses avec qui j'ai eu un très bon contact : je sentais si elles étaient bien ou non, et l'une d'elles l'a deviné, me disant lors d'une pause qu'elle était sous traitement anti-cancéreux qui a d'ailleurs marché. J'ai gardé un contact avec le professeur. J'ai fait beaucoup de croquis en musées de sculpture. Il est plus facile de sculpter que de dessiner.

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    1. Et bien, tu en as fait des choses Elizabeth, et pas eu de chance, non plus, avec ces ennuis de santé.
      Tu aurais pu devenir une artiste reconnue. C'est peut-être le cas, remarque. J'apprends que tu es donc, droitière.
      C'est dommage que tu n'aies pas les coordonnées des anciennes élèves. Peut-être des enquêtes intéressantes à faire pour les retrouver.
      L'artiste qui expose est sans doute plus facile à contacter.
      N'ayant jamais sculpté, je suis étonné que tu dises que c' est plus facile que le dessin.
      En tous les cas, merci Elizabeth pour tes précieux témoignages.
      Je t'embrasse.

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  7. Je t'explique pour le dessin : il s'agit de reproduire en deux dimensions ce qui est en trois dimensions et la sculpture est en trois dimensions. Oui, je suis droitière et lors de ma chute suis retombée sur l'épaule droite. Il me faudra faire une IRM et avoir un avis de chirurgien. J'ai aussi chanté tous les airs de concours d'opéras, en suivant des cours de chant lyrique et une heure de travail vocal par jour.

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    1. Tu as raison, Elizabeth, sur les dimensions 2D, 3D, etc...Phil, plus haut en parle aussi.
      Un dessin doit être, quand même moins long à faire qu'une sculpture. (hi,hi,hi)
      J'espère que tu n'as pas de séquelles pour cette épaule droite.
      Et maintenant, tu as fait aussi du chant lyrique.
      Chapeau. Quelle artiste bourrée de talents.
      Mais tu as plusieurs vies Elizabeth. Qui dit plusieurs vies, dit plusieurs "certificat de dépucelage". (clin d'œil.)

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  8. Oui, c'est pour cela que j'ai signé moi-même mon certificat de dépucelage ( clin d'oeil gauche! ).

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    1. C'est qui s'appelle l'autosatisfaction. hé,hé.

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  9. Oh, n'as-tu pas imaginé tout le côté coquin qui se cache sous ma signature? A vrai dire, j'étais toujours étonnée par les femmes qui racontaient leur perte d'hymen voire leur absence d'hymen ( c'était le cas de Véronique mais elle l'ignorait : son premier amant était marocain! Il était charmant et je l'ai rencontré acceptant de lui montrer la chambre de Véronique puisqu'il me l'avait demandé avec tant d'amour! Véronique a bien regretté de n'être pas là lors de sa visite. Je trouve cette histoire très poétique. A cette époque, nous partagions le même logis, puis j'ai trouvé un taudis à côté de Bastille à cent francs par mois, avec un robinet d'eau, une bouteille de gaz, le tout pour dix mètres carrés. Véronique a fait un emprunt pour acheter sept mètres carrés dans le même quartier plus tard : elle l'avait très bien arrangé! C'était génial! Elle l'a revendu pour acheter une maison en grande banlieue où je l'espère heureuse plus récemment. Entre temps, j'étais retournée plusieurs fois au Caire! Véronique est venue me voir, intimidée parce que j'étais polyglotte - cinq langues - vivant en milieu international mais aussi au Caire. Quant à Véronique, elle a vécu un an en Grèce. Là, elle rencontra L'Aurige ( sic ). A son retour, elle a étudié le grec moderne aux langues orientales, très studieuse, dans ses sept mètres carrés, puis la sociologie, en gardant " clochette " une vieille qui l'appelait avec une clochette, et quand elle le pouvait profitant de sa mezzanine dans ses sept mètres carrés... ).

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    1. Hé, très intéressant ton parcours et merveilleusement bien écrit. Encore un talent.
      Oui, parce qu'avec tout ce que tu sais faire, tout ce que tu as "touché", tu aurais pu écrire aussi des livres.
      J'adore ce que tu racontes. Tu aurais dû écrire une sorte de "Carnet intime", d'autobiographie, et si ce n'est pas par e-book, voire livre papier, facile à éditer de nos jours, pourquoi pas dans ton blog. Je sais que tu le fais , actuellement avec ce dialogue avec ta maman, savoureux à lire, même si l'humour est noir pour moi. Non, plutôt d'une manière plus romancé en suivant toute le réalité des différentes étapes ta vie.
      Parce qu'elle est passionnante ta vie.
      Donc, si je comprends bien, tu t'es tapée le petit ami de ton amie aux yeux verts. Rhoooo! Je crois savoir, du moins, il me semble avoir lu quelque part, qu'il y a eu aussi une partie à trois...
      Sacrée Elisabeth, coquine.
      Tu es douée pour les langues, mais pas que...
      Merci de tes passages ici, ils me font énormément plaisir.
      Je t'adore.
      Bise.

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  10. Je ne me suis pas tapée le petit ami de Véronique : je crois que je n'aurais pas osé le faire. Ce n'était pas sa demande. Il désirait voir la chambre de Véronique. Evidemment, il nous est arrivé d'être draguées par les mêmes hommes mais nous n'avons jamais joué à trois et chacune a respecté la vie privée de l'autre. Oui, une fois ( j'avais picolé ), je me suis trouvée avec une autre femme et j'ai récupéré l'homme qui était là : je ne m'en fais pas une gloire mais ceci m'est arrivé. Il n'y a pas que de l'humour noir avec ma mère mais sans doute un matériau qui ferait travailler le cerveau d'un psy! En plus, j'ai une formation psy! Là, j'invente et m'amuse dans ces dialogues. J'avais tenté une autobiographie romancée qui correspondait à un instant de ma vie mais les psys n'en ont pas compris la portée. Je ne sais si tu as remarqué que je joue avec la censure avec ma mère. Oui, mea culpa, je suis catholique, mais non moraliste ( plutôt mystique sorcière ). Ma censure limite ma mère qui est d'accord à délirer sur Lucifer. Pour le reste, je ne vais pas loin. Mon dernier article coquin a une chute inattendue où ma mère est soudain une sorte de surmoi bien gentil dans le texte, et candide en plus... Bise.

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    1. Tu n'as pas à t'excuser Elisabeth.
      Je taquine des fois et ai plaisir à découvrir tes nombreuses palettes.
      Surtout quand il y a un peu de "chaud" dedans.
      J'adore, même.

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Ça plane pour moi.

C'est ton sourire qui m'a accueilli, en premier. Tu es assise en face de moi, jambes croisées, jupe bien relevée. Nous dégustons ens...