Ce texte, vous le connaissez, peut-être,
puisqu'il figurait dans mon ancien blog.
Mais, il me tient à cœur,
puisqu'il est une petite partie de moi,
entre fantasme et réalité.
Il y a une grande part de vérité.
En fin de compte,
c'est, sans aucun doute,
la qualité des clichés qui suivent,
que je n'ai jamais réussis,
à faire.
C’était bien
avant le numérique. Tu étais plantée, là devant moi, à peine à trois mètres. Le
trépied , équipé du boîtier Réflex, était à poste. Ta beauté m’émerveillait et
forçait au respect. Je n’osais à peine te toucher. Tout juste remettre une
mèche bouclée de tes cheveux clairs, en
place. Mes doigts tremblaient même pour rajuster une lanière de ton
porte-jarretelles. Des fois, j’avais le bonheur, de frôler le grain de ta peau.
Cette sensation et ton odeur restent, à jamais gravés, dans ma tête.
Le spot
s’éclairait sur ton corps. Je filtrais sa puissance pour atténuer son
agressivité sur ta peau. Jeu d’ombres et de lumière, jour, contre jour, la séance
commençait et m’excitait. Tu m’excitais. Un rai de lumière, provenant de la
fenêtre mettait en valeur ta chute de tes reins, ta beauté, ta féminité.
Une dernière
mise au point, et le déclencheur actionnait l’objectif qui s’ouvrait et se
refermait. Ce bruit m’était pratiquement jouissif.
Puis,
c’était la chambre noire. Mon univers de cuve, d’odeur de révélateur, de
fixateur. Le négatif bien à poste dans l’agrandisseur, je t’exposais sur le
papier. Enfin de bac en bac, tu m’apparaissais. Au fur et à mesure des passages
dans les produits, ton corps se dévoilait. Ces délicieux moments accéléraient
les palpitations de mon cœur.
Après un
dernier rinçage, tes clichés, en noir et blanc, finissaient sur un fil, retenus
par des épingles à linge.
Plus tard,
je pouvais admirer ton merveilleux corps, mis en valeur par ce jeu de lumière.
Je te contemplais. Je pouvais passer mes doigts sur ta peau, Je t’embrassais
même. Tu m’appartenais.
De ta beauté pleine de vie à ces images figées, c'est tout ce qui me restait de toi.
Belle série. La première et la dernière sont très belles.
RépondreSupprimerOui, la photographie argentique, pour le photographe, permettait sans doute de vivre une intimité étrange, voire érotique, avec son modèle!
je t'embrasse, Gil.
Le nu-mérique n'a rien changé de ce point de vue.
SupprimerEn fait, la difficulté de ce genre photographique n'est pas technique. Elle est psychologique, tant pour le modèle que pour le photographe.
Marianne, je n'ai eu qu'un modèle,
Supprimeret elle est encore près de moi.
Tu ne pouvais le savoir...
Et de l'érotisme, il y en a, et plus encore....
Phil, le nu-mérique a changé plein de choses.
SupprimerJe ne sais si tu as connu, la chambre noire, l'agrandisseur, les négatifs, les produits "Ilford" ou "Kodak" que je cite...
mais, ça remuait les tripes, tout ça... des ratés avec leurs déceptions, et quelques réussites qui réchauffaient le cœur.
Je sais que toi, tu as une vraie passion, bien réelle et sincère. Tu réussis superbement bien dans ce domaine. Je suis admiratif de tes oœvres.
Mais pour nos jeunes, les temps évoluent bien trop vite, et on perd du charme et des émotions à tout ça.
J'ai un peu pratiqué le labo à la lumière inactinique et aux bacs de produits chimiques. J'ai fait très peu de nu à cette époque. Il faut dire que ça prenait beaucoup de temps et d'argent.
RépondreSupprimerLe numérique a tout révolutionné, avec son instantanéité, ses multiples facilités à corriger, recommencer et partager.
Je ne suis vraiment pas nostalgique mais je comprends très bien tes raisons de l'être (aimé).
Le labo et "sa lumière rouge" et ses odeurs de produits chimiques, sans doute nocives, étaient une ambiance. C'est vrai onéreuses.
SupprimerMais j'ai voulu mettre en avant, l'image qui apparait au fil des minutes, des secondes. C'était excitant, et pas seulement du fait que ce soit du nu, j'avais aussi des paysages.
Mais, c'est aussi vrai que le numérique facilite les choses, mais a fait aussi disparaître cette excitation.
Il fallait aussi de l'eau courante (que je n'avais pas dans le labo que j'avais aménagé en plein appart.
Je courais à la SDB, à quelques mètres de là, avec mes clichés...imagine, une histoire de fou.
Bref, toute une époque.
Je suis d'accord avec toi. L'attente que l'image soit entièrement révélée, son apparition progressive était un moment autant d'espoir que de crainte d'une déception. Il y avait quelque-chose de magique.
SupprimerMais je ne reviendrais pas en arrière. :)
Moi, non plus Phil, rassure-toi, question photos,
RépondreSupprimeril y a un progrès non détestable qui facilite pas mal de choses.
N'empêche, que je suis nostalgique, à l'inverse de toi.
Je suis un peu "J'irai bien refaire un tour du côté de chez Swann".
Mais je les garde dans Ma boîte à souvenirs et les ressort de temps en temps.
Bon dimanche Phil.