08 janvier 2024

J'aimerais revenir en arrière.

Encore en train de fouiller dans les vieux tiroirs de mon ordi, 
et je suis tombé sur ce texte que j'avais écrit.
Et il est toujours d'actualité, hélas....

J’aimerais réentendre le ruisseau clair et limpide,
Dans nos prairies, où des femmes, des hommes,
Des fleurs dans les cheveux, riaient, couraient, chantaient,
S’allongeaient pour partager leur amour sans jalousie.
Il y avait des arbres, des oiseaux, des papillons, des abeilles….
L’hiver, la neige recouvrait le sol de son manteau blanc.
L’été, le soleil illuminait nos vies.
La banquise n'était pas encore en mode dégivrage.
Il y avait toi, puis toi, et toi aussi.


C’est alors qu’une lourde main se posa sur mon épaule.
Je me retournais. Un gros bonhomme, des billets de banques dépassant de ses poches,
enleva son gros cigare de sa bouche,
Et dit :
« Désolé, petit, je ne peux t’envoyer avec nous. La banque a refusé ton prêt.
Et de toute façon, il n’y a plus de banques. Elle est déjà sur notre nouvelle planète.
Tout, comme toutes nos énergies, nos usines, nos engrais, nos pesticides, nos armes…
Et il faut en plus payer cash. C’est réservé à une certaine catégorie de personnes.
Tu sais bien. Mais tu as de la chance, je te laisse un des progrès d’il y trois cents ans.
Cet ordinateur pourra te faire fantasmer, rêver, dans ton monde virtuel »

Je regardais le gros homme qui éclatait de rire, rejoindre ses amis. La porte de leur fusée se referma et je les vis s’éloigner et disparaître, dans l’espace.
Je baissais les yeux sur cette boîte à chimères et la balançait dans cette déchetterie, seul souvenir qu’ils nous laissaient.
Sans ces pollueurs de tous les étages, ces machines à guerre, nos rêves allaient devenir réalités. Notre terre allait redevenir saine et paisible. Il ne restait que de bonnes personnes, prêtes à vivre d’amour et d’eau fraîche dans ce joli jardin, sans haine. La nature allait reprendre ses droits.

Nous allons revenir en arrière. C’est ça le progrès. Et c’est pour demain.

Putain….. Qu’est ce qui m’arrive ? J’ai dû tomber de l’arbre….Quel arbre ?.....




8 commentaires:

  1. Attention au retour en arrière. Il faudrait retraverser les épidémies, les deux guerres mondiales, les autres conflits, les massacres et l'intolérance religieuse, etc...
    C'était pas forcément mieux avant, même si le futur est inquiétant.

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    1. Oui, c'est vrai. Tu as raison Phil. Je n'ai pas connu, directement, les deux guerres. J'étais plutôt dans les années 70, un peu fleur bleue. Et le début de mon texte, ça j'ai vraiment connu, dans ma jeunesse, et là, j'habite toujours au même endroit, et bien, tout a disparu à une vitesse phénoménale.
      Donc, si on pouvait mettre tous les destructeurs de notre planète dans une fusée pour, certainement, en détruire une autre (capitalos, financiers, dictateurs, etc...), s'arranger le colbac entre eux...

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    2. Nous sommes TOUS responsables de l'état de notre planète. Certains plus que d'autres, il est vrai...

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    3. Bien sûr, nous sommes tous responsables, Phil. Tu as encore raison et je suis d'accord. Quand on résistera à la tentation, et qu'on arrêtera de consommer à tout vent...ça commence à notre niveau, c'est sûr.

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  2. Je suis de l'avis de Phil, ce n'était peut-être pas mieux avant. Nous avons sans doute tendance à idéaliser le passé. C'est vrai que le mythe des années 60 et 70 est magnifique sur un plan culturel. Heureusement, cette période est toujours accessible à travers sa musique. Bisous.
    Marianne

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    1. C'est aussi l'époque de certaines libertés qui ont tendance à fermer leurs portes aujourd'hui.
      Et aussi une façon de rajeunir....
      Bisous aussi, Marianne.

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  3. J'ai connu les deux guerres à travers ma famille, et je suis de la génération de l'après-guerre, les vieux que l'on veut euthanasier. Enfants, on n'avait rien mais nous étions habitués. La vie sans électricité nous était connue, notamment pendant les orages où les boules de feu faisaient la course dans la maison. Pour une raison que j'ignore, l'eau transmettait des décharges électriques pendant les orages ( nous remontions en courant du marigot où nous nagions et tentions de prendre des douches à cause des petits boutons!!! ). En Afrique, je n'ai jamais eu d'allergie aux marigots. J'étais une force de la nature, la belle jeunesse. Oui, je rêve du désert... Je t'embrasse. Elisabeth de Hautségur ( le site coupe mon nom de famille). Elisabeth.

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    1. Le marigot, si j'ai bien compris, est une eau morte, un bras mort d'un fleuve, par définition.
      Je suis de l'après guerre aussi, mais bien plus après, dans les années 60. Et j'ai eu plus de chance. On jouait dans des grands champs, auprès de ruisseaux limpides, habités par des truites, pas encore pollués. Il y avait encore des lavoirs. J'avais l'électricité (chez mes parents), l'eau courante et ai vu la naissance de la télévision (deux chaînes, noir et blanc), du téléphone. Bref le modernisme s'éveillait. Mais nos jeux d'enfance restaient les mêmes.
      Aujourd'hui, tout va trop vite.
      Merci de ton passage Elisabeth.

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